Le sanctuaire Yūtoku Inari


Si vous traînez un peu sur ce blog vous avez sans doute remarqué qu'Inari et moi c'est le grand amour. Enfin j'ai un grand amour pour Inari, parce que je suis pas sûre que ce soit vraiment réciproque.
Un jour je ferai un article "déclaration d'amour" au sanctuaire Fushimi Inari de Kyoto mais aujourd'hui je vais vous parler de son petit frère le sanctuaire Yūtoku Inari.

Pourquoi je suis allée là bas ?


Après mon monologue d'intro vous devez déjà avoir une petite idée. J'avais prévu de passer quelques jours par Kyūshū et j'ai beaucoup hésité entre le "sanctuaire d'Amanoiwato" fief de la grotte d'Amaterasu, mais le Yūtoku Inari c'est très très vite mis sur ma liste des "must see", d'autant plus qu'il était beaucoup plus facilement accessible en train.

Ce qu'il y a à voir ?


Me voilà donc partie au petit matin en train jusqu'à la station Hizen-Hama. Normalement pour se rendre au sanctuaire il y a un bus qui relie la gare de Hizen-Kashima (c'est celle d'avant). Mais en descendant à la gare d'après (Hizen-Hama donc) on peut se rendre à pied au sanctuaire, c'est une petite marche de 40 minutes, il fait beau je suis d'humeur à me balader, j'irai donc à pied.


Finalement bien m'en a pris vu que je découvre que Hizen-Hama abrite la Hizen Hamashuku une artère de la localité de Kashima et ses beaux bâtiments traditionnels aux façades blanches, aux toits de chaume ou aux tuiles caractéristiques qui subsistent de l'époque de Muromachi (15ème siècle). Beaucoup de brasseries de saké d'ailleurs se trouvent dans la rue.


Et je ne passe pas vraiment inaperçue. Très vite un monsieur vient me voir et entreprend de me faire visiter toute la rue sans manquer de me faire entrer dans chaque magasin.
Je visite aussi l'ancienne maison de la famille Norita. Une famille de samouraï dont la maison a entièrement été restaurée et se visite gratuitement actuellement. Mais voilà, l'heure tourne et je décide de prendre congé pour retourner à mon but principal, sans avoir horrifié les gens de la rue en leur annonçant que «  oui, oui, j'allais au sanctuaire à pied et non, non, ce n'est pas trop loin, ne vous inquiétez pas.  »


La balade en elle même n'a rien de rare. Elle consiste juste à longer un canal et à traverser une banlieue plutôt rurale avec ses petites maisons proprettes comme le Japon en compte tant.


J'arrive finalement au sanctuaire et je ne regrette pas le voyage. Il est vraiment magnifique avec de belles couleurs vives. Rien que l'arrivée impressionne, un petit étang avec des carpes koi qu'enjambe un petit pont et ensuite c'est l'immense porte colorée. Derrière on voit déjà la seconde partie du sanctuaire, le honden construit à flan de colline et porté par ses nombreuses poutres rouges, le tout ressortant sur fond de végétation verte. On ne peut s'empêcher de penser au Kiyomizu-dera de Kyōto.


Et c'est partit pour mon sport préféré au Japon  : monter des escaliers  !


Mais ça vaut bien un petit effort tant au premier niveau le second bâtiment nous accueille avec ses belles dorures et ses dessins d'oiseaux sur les côtés et au plafond. Je l'ai d'ailleurs trouvé très ressemblant aux temples coréens et leurs milliard de touches de couleurs vives jaunes, bleues, vertes et rouges. On commence aussi à avoir une belle vue sur la campagne proche et les toits des maisons.


Déjà je reprends mon ascension, car ce n'est pas fini. On passe les premiers tunnels de torii et on arrive sur une partie beaucoup plus brute au milieu des arbres. Des marches escarpées, une multitudes de petits sanctuaires, de l'éclairage qui semble être là depuis les années 60, je retrouve avec bonheur ce côté rustique que j'affectionne tant. La montée est un peu rude, on n'est pas sur les petites marches du Fushimi Inari, non non là ça ne rigole plus. Mais c'est un bon prétexte pour s'arrêter toutes les trois marches afin de reprendre son souffle et faire des photos.


Ayé  ! Le sommet enfin  ! Avec une superbe vue sur la campagne environnante mais surtout sur la mer  ! (Hiiii ❤️) Plus précisément sur l'embouchure où la rivière Shiota se jette dans la mer Ariake.


Retour pour la descente, pas plus facile que la montée, mais un arrêt pour mon gros crush de ce sanctuaire, mon véritable coup de foudre  ! Ils sont deux, ils sont tout pipou avec leurs petits tabliers rouges, ils ont un petit museau adorable et je me suis demandée ce que je risquais pour dégradation de lieux religieux et vol d'objets religieux... Dans le doute j'ai pris des photos...


En fin d'après midi je me décide enfin à rentrer. Et par le bus, parce que mine de rien tous ces escaliers ça fatigue... Non en fait c'est juste que je voulais être de retour rapidement sur Fukuoka pour aller au Dazaifu Tenman-gû.

Mon avis


Bon comme vous l'avez peut être constaté j'ai beaucoup beeeeaucoup aimé ce sanctuaire. Il mérite amplement sa place de troisième plus grand sanctuaire d'Inari au Japon. Il y a vraiment de quoi se faire plaisir et faire une belle balade, après il faut un peu de courage pour monter les escaliers. Mais rester en bas serait vraiment une erreur (bon ok y a un ascenseur pour le premier niveau mais 300 yens quoi!!!)



En 1687, le sanctuaire Yūtoku Inari a été construit à la demande de la princesse Kazanin Manko, l'épouse du seigneur Nabeshima Naotomo qui gouvernait le domaine de Hizen Kashima. Elle venait de Kyōto, d'où peut être une explication de la ressemblance du sanctuaire avec le Kiyomizu-dera.

Si les bâtiments peuvent sembler récents, c'est que le sanctuaire a brûlé en 1949 mais il a pu être reconstruit en 1957. C'est à cette date que le bâtiment principal fût entièrement laqué avec ses belles couleurs.
Si vous avez le temps, il y a aussi un joli jardin japonais à côté du sanctuaire, l'entrée coûte 200 yens, pour ma part je ne l'ai pas fait.

Que rapporter ?


Des poupées Nogomi (のごみ人形) !!!
Alors ce sont plus des clochettes que des poupées. Elles ont de multiples formes mais les plus connues sont celles qui représentent les douze animaux du zodiac chinois. Fabriquées et peintes à la main dans un atelier (のごみ人形工房) dans la banlieue de Hizen-Hama, on en trouve quelques une à la vente dans les petites boutiques qui bordent la rue qui mène au sanctuaire Yūtoku Inari.


Crédits image マーシャ2

Comment se rendre sur place ?


Le train et le bus sont la meilleure option et surtout la plus rapide. Il faut descendre à la station de Hizen-Kashima qui se trouve sur la ligne Kamome. En sortant de la gare face à vous sur la gauche il y a un grand bâtiment blanc sale avec des fenêtres flanqué d'une tour marron de forme carrée. C'est le bâtiment de la compagnie de bus Yūtoku, d'ailleurs c'est marqué dessus, c'est là où vous allez pouvoir prendre le bus qui mène au Yūtoku Inari.

Si vous entrez dans le bâtiment vous trouverez les horaires du bus pour le sanctuaire sur le panneau avec le chiffre 3. C'est un trajet d'environ 15 min (320 yens) et il faut descendre à l'arrêt “Yūtoku Inari”, ça va, c'est plutôt facile. De là c'est ensuite 10 min de marche vers le sanctuaire en passant par une petite rue commerçante bordée de nombreux restaurants et boutiques.Et rebelote pour rentrer, reprenez le bus au même endroit. Et n'oubliez pas, en blanc à gauche les horaires du lundi au vendredi, en rose les horaires pour le samedi, dimanche et vacances.

Et à la gare de Hizen-Kashima passez voir la vieille maison à côté du parking à vélo, elle est trop belle.

Crédits image des horaires de bus n°3 Rick Hsu



Je vous invite aussi à visiter le site web du sanctuaire (en anglais), ainsi que la note de Béné sur ce sanctuaire.

6 commentaires:

  1. Merci de partager cela avec nous, c'est vraiment magnifique!

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  2. Génial ce nouveau style d'article. Les petites illustrations par rubrique c'est top. Ca va parfaitement avec le nouveau thème que tu as créé pour le site.
    Ce sanctuaire, je le ferais ! Quand je sais pas, mais il fait parti de ma liste des visites >3
    Passes de très bonnes fêtes de fin d'années ^^

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  3. Hello Joranne,

    Merci pour ce superbe article (et ce superbe blog que j'aime beaucoup même si je n'ai pas trop pris la peine de commenter :o).

    J'avais suivi tes aventures sur les réseaux et tu vas peut-être pouvoir m'aider. Je vais partir 2 semaines à Kyushu en avril et le sanctuaire Yutoku Inari va être une étape entre Fukuoka & Nagasaki. Mais voilà le problème : je vais avoir ma valise avec moi !

    Est-ce que tu te rappelles si la gare avait des lockers ? Ou quelle peut être ma solution de repli ? Je ne suis jamais allée au Japon en mode itinéraire avec une valise donc je suis toute anxieuse haha !

    Merci de ton retour,

    Mélissa

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  4. Mélissa => Hello, je viens de voir ton message.
    Alors il n'y a pas de coin locker à la gare de Hizen-Kashima. Par contre il y en a au centre des bus (dont je parle dans l'article). Mais il n'y en a qu'un seul grand.
    Et pas de coin locker non plus à la gare de Hizen-Hama, qui est encore plus petite.
    Il te reste deux choix. Soit tu tentes à Hizen-Hama ou à Hizen-Kashima de demander qu'on te garde ta valise. Parfois ça fonctionne il l'a garde au bureau contre 300 yens.
    Soit si tu as un JR Pass, je te conseille de la mettre dans un coin locker dans une plus grande gare, comme à Saga où il y en a une quinzaine. Et ensuite de faire un petit aller-retour en train pour aller la récupérer.

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    1. Hello Joranne,
      Merci de tous ces détails ! En effet le plus simple me semble encore être de laisser ma valise à Saga au cas où.
      Merci d'avoir pris le temps de me répondre et au plaisir de continuer à te lire.

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  5. Bel article, je m'y suis rendu également et c'est magnifique.
    Je n'étais pas passé exactement par là mais j'avais eu ma chance d'être convié pour faire une dégustation de saké à 9h du mat.
    Des artisans en or, la femme qui nous avait rameuté était guide et mère d'un garçon qui faisait son saké qui avait été primé en France.

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